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Les Entretiens – Black Moz

Peux-tu nous présenter ce que tu fais ?

Hello ! C’est Madi, alias Black Moz. À l’origine, je suis auteur, j’écris des textes et ça m’a amené ensuite à créer un label de musique, donc à devenir producteur. Ensuite, j’ai commencé à créer des événements – notamment le Madi Square Garden. Et puis, parallèlement, je suis devenu journaliste.

Chez moi, la musique a commencé par l’écriture. Je gagne des concours d’auteur à Montréal, qui me poussent à faire de la scène et à faire des concerts, que j’ai continué en revenant à Paris. De là, j’ai créé une structure pour m’auto-produire, sans attendre d’être signé dans un label ou une maison de disques. J’ai vu que je pouvais également aider d’autres artistes, les accompagner, les produire. Sur mon chemin, j’ai commencé à organiser des concerts et c’est là qu’on m’a proposé de faire cet événement – le Madi Square Garden, dont le but était de mettre en avant des talents. Je pensais que ça allait durer 6 mois, j’ai commencé à trouver des talents à mettre en avant dans mon entourage et en fait j’ai remarqué qu’il y avait tellement de talents à Paris, et dans toute la France que maintenant, cela fait 6 ans que je fais cet événement : chaque semaine on peut découvrir des talents de la Soul, du R’n’B, du jazz, du blues et de nombreux autres genres musicaux.

J’ai commencé dans le lieu qui s’appelle l’Étage dans le 10e arrondissement de Paris, ensuite je l’ai fait au Juicy Pop et depuis septembre 2022 je le fais aux Trois Mailletz, la salle mythique dans le quartier Saint-Michel à Paris.

Qu’est-ce qui te distingue des autres producteurs et organisateurs d’événements ? 

Je dirais que ce qui me différencie c’est l’état d’esprit dans lequel je suis. Mes mots d’ordre sont l’amour et le partage. À mon retour en France, j’ai remarqué que dans le secteur de la musique, il y a beaucoup de concurrence, surtout à Paris, alors qu’au Canada il y avait cette concurrence mais il y a eu plus de partage entre les artistes – le partage entre passionnés. Ce qui me différencie c’est ma volonté de garder cet esprit passionné, que j’essaie d’inculquer aussi aux artistes qui sont dans le label. Paradoxalement c’est quand on partage qu’on reçoit le plus.

Je dirais donc que c’est mon état d’esprit, mon énergie. Et ce même par rapport aux événements que je fais : quand les gens viennent au Madi Square Garden, ils ressentent justement cet esprit là de partage, de vivre ensemble, de découverte. Je pense que j’ai quelque chose de rassurant auprès des gens.

Considères-tu ce que tu fais comme une activité culturelle ?

Oui. Même au-delà de la musique, qui est de la culture, j’essaie de sensibiliser les gens à différents styles musicaux. Mon public voyage quand il vient à mes événements. Notamment dans les styles musicaux, autant d’Afrique, d’Andalousie, des musiques indiennes, asiatiques, américaines… Je mêle beaucoup d’horizons divers. Et également au niveau des valeurs : la liberté, le vivre ensemble…

Pourquoi créer des événements dans ton secteur ? 

On va se focaliser sur le message. En tant qu’artiste, je sais qu’ils ont du mal à trouver des scènes, à se mettre en avant, à se promouvoir et à faire découvrir leurs univers. Ce n’est pas facile quand on démarre. Je fais en sorte que mon événement ait ce rôle d’incubateur de talent et de tremplin pour les artistes. J’ai envie qu’il soit une pépinière de talents et qu’il devienne une référence en tant que découvreur de talents

En tant qu’artiste, ainsi qu’avec ton label, travailles-tu avec le secteur événementiel ?

Oui bien sûr, on en a besoin. J’interviens souvent dans différents événements – que ce soit des salles de concert, des mariages, des événements d’entreprise. Je pense que ces secteurs sont voués à travailler ensemble, car dans tout type d’événements la partie culturelle, musicale ou artistique est nécessaire.

Ça permet également de sensibiliser les personnes sur différents sujets. Par exemple, dans un événement d’entreprise, s’il y a une pause musicale, cela permet de détendre les publics. J’interviens aussi dans les universités, pour rapper ou slammer sur des thématiques sociales. Le fait que j’aille parler de sujets de société en y incluant la musique, c’est peut-être un moyen plus facile de faire passer certains messages, ou mettre en avant des valeurs, nos valeurs.

Comment allies-tu l’ensemble de tes activités ?

Tout se rejoint. Quand tu découvres une de mes activités tu vas forcément découvrir le reste. Par exemple, si tu viens au Madi Square Garden, tu vas savoir que c’est organisé par Black Moz, qui a aussi un label, une marque de vêtements et qui est aussi à la radio. J’essaye de faire un 360. Même sur les réseaux sociaux, j’espère que quand les personnes entrent par une porte ils vont vouloir découvrir toutes les pièces de la maison.