Nuit blanche à Paris, c’est deux décennies d’art et de culture dans l’espace public et de gratuité des musées, pour tous, le temps d’une soirée, voire d’une nuit selon les lieux.
Vimana revient sur les vingt ans de cet événement culturel et artistique parmi les plus accessibles de la capitale.
Un événement à l’épreuve du temps
Même la pluie n’aura pas eu raison de la récurrence annuelle de ces événements : se tenant habituellement en octobre, il n’est pas rare que quelques gouttes de pluie automnale se joignent à la fête. Malgré tout, chaque édition est couronnée de succès et accueille un public toujours plus large.
Regroupant autant d’artistes mondialement connus que d’artistes émergents, Nuit Blanche permet de découvrir une variété de pratiques artistiques : arts plastiques, danse, théâtre, cinéma… La pluridisciplinarité est au cœur des choix des différents directeurs et directrices artistiques sollicités. Mourad Merzouki, chorégraphe et danseur, et Sandrina Martins, directrice générale du Carreau du Temple, ont su faire briller la dernière édition de Nuit Blanche placée sous le signe de l’Olympiade culturelle, en octobre 2021, en y impulsant des pratiques physiques et sportives plurielles dans différents lieux culturels de la capitale.
Bien que née à Paris en 2002, Nuit Blanche prend place dans de nombreuses villes françaises et désormais par-delà les frontières. Cet événement se propose d’ouvrir les lieux culturels en les rendant gratuits et en permettant à un large public de se rendre dans des expositions, concerts, performances, ou parfois tout cela mélangé.
La médiation culturelle au service des publics
Côté médiation, de nombreux formats existent et s’épanouissent dans le dispositif Nuit Blanche, autant à destination du jeune public, des visites en langue des signes française pour les sourds et mal-entendants ou encore des groupes de voyage organisés pour l’occasion pour les publics éloignés.
La Ville de Paris recrute de nombreux médiateurs et médiatrices culturel.les pour assurer l’accessibilité et la découverte des différentes propositions artistiques. La médiation culturelle est essentielle dans ces larges événements, car elle permet à chacun d’être libre de demander plus d’explications, de détails, sur certaines œuvres, artistes, ou lieux. Le plus important ? Les médiations sont à la disposition des publics. Elles sont entièrement optionnelles, car l’un des fondements de la discipline et de Nuit Blanche est l’accessibilité et la liberté de découverte.
Retrouvez nos expériences de médiatrices culturelles pour les précédentes édition de Nuit Blanche ici !
Direction artistique de Nuit Blanche 2022
À l’occasion de cette édition bi-décenale, la directrice artistique, Kitty Hartl rend “hommage à des œuvres phares du passé” et transforme la ville en Jardin des délices.
« J’envisage Paris comme un grand jardin exubérant, investi de scènes inhabituelles, peuplé de formes rares et traversé de créatures intrigantes, détaille Kitty Hartl. […] Pour cette édition anniversaire, un œil curieux s’ouvre sur Paris et nous donne à admirer de nouveau son cœur historique pour redécouvrir à pied et de façon plus intimiste les jardins, les places et les architectures métamorphosés par différentes propositions artistiques. […] M’inspirant d’une réinterprétation digitale du célèbre Jardin des Délices de Jérôme Bosch, j’ai imaginé un univers onirique et surréel où tous les délires créatifs sont possibles. » – Kitty Harlt
Source : Quand Paris devient un « jardin des délices » – Ville de Paris
Nuit Blanche est, cette année encore, inscrite dans l’Olympiade culturelle. Il s’agit de la période d’amorce des Jeux Olympiques au cours de laquelle de nombreuses activités culturelles sont mises en œuvre afin de faire découvrir les différents sports et leur lien avec l’art de manière historique. Les Jeux Olympiques furent un temps des jeux sportifs et artistiques, entre 1912 et 1948, avec des épreuves de peinture, littérature, sculpture, musique ou encore d’architecture !
Retrouvez l’intégralité du programme ici !
Quelques œuvres que nous avons hâte de découvrir
Deux programmations existent à l’occasion de la Nuit Blanche, une programmation officielle et une programmation associée.
Parmi la programmation officielle de la direction artistique de Nuit Blanche
Une balançoire pour Molitor, Annie SPERLING, installation immersive et performance.
Directrice artistique et artiste à part entière, Annie Sperling travaille avec de nombreuses personnalités de la culture pop.
En résonance avec la thématique de l’année, l’artiste réinterprète l’œuvre Le jardin des délices de Jérôme Bosch par une installation immersive au cœur de la piscine Molitor.
Une réécriture contemporaine du triptyque médiéval, avec un clin d’œil aux années 1970 par les couleurs utilisées et la musique psychédélique qui imprègne le lieu. Le public plonge dans une ambiance totalement hors du temps, à mi-chemin entre le fantastique du tableau original et un voyage dans la période hippie.
Clou du spectacle, Kitten de Ville, figure du néo burlesque, donne vie à cet environnement fantasmagorique par son jeu avec la balançoire à sa disposition au bord du bassin.
Source : https://www.paris.fr/evenements/annie-sperling-une-balancoire-pour-molitor-25952
Island of foam, Stéphanie LÜNING, sculpture de mousse monumentale.
Artiste allemande, Stéphanie Lüning est sculptrice et s’empare de l’espace public comme de sa propre toile. À l’aide d’une mousse colorée, l’artiste occupera, le temps de la Nuit Blanche, la place Georges Pompidou, au pied du Centre Pompidou. De la mousse en grande quantité, de manière à créer une sculpture monumentale, occupera l’espace public de manière aléatoire, prenant place au gré du vent, de la pente et des interactions avec le public.
Les Foam Actions de Stéphanie Lüning forment une série d’installations performatives, éphémères et in situ, dont les couleurs sont sélectionnées selon le lieu d’accueil de l’œuvre. Une autre performance de cet acabit prendra place au Havre simultanément.
Source : https://www.paris.fr/evenements/stephanie-luning-island-of-foam-25593
Parmi la programmation associée
Les regards, les esprits, Christian Boltanski, exposition-installation.
À l’occasion de la Nuit Blanche, le Mémorial de la Shoah rend hommage à l’artiste Christian Boltanski.
Le lieu de mémoire présentera deux œuvres, à l’extérieur mais également dans la crypte. Un documentaire sur la vie et l’œuvre de l’artiste sera diffusé en parallèle de l’exposition des œuvres.
En partenariat avec la Galerie Marian Goodman, Paris.
Source : https://www.paris.fr/evenements/christian-boltanski-24749
Faix, Suzanne, performance et photographie.
S’inscrivant dans l’Olympiade culturelle, Suzanne, groupe de performance, s’est associé à la photographe Diane Hymans pour la Nuit Blanche.
Les photographies de l’artiste seront accrochées dans le gymnase, entourant les performeurs qui réinterprètent de précédentes positions de sportifs de haut niveau, figées sur papier glacé. Les corps sont dans des états d’épuisement qui les mènent presque à une forme d’extase.
Les commentaires des journalistes diffusés lors de la véritable performance des sportifs lors des précédents Jeux seront récités par la troupe en direct.
À mi-chemin entre art et sport, la performance prend tout son sens en cette Olympiade culturelle, période qui a vocation à sensibiliser le public, par l’art et la culture, aux valeurs du sport.
Source : https://groupesuzanne.com/agenda/faix-a-la-nuit-blanche-de-paris/
